Organisée par : Ateliers d'Art de France
Si l’impératif écologique s’impose dans nos modes actuels de consommation et de production, il est depuis longtemps au cœur de la démarche de création des métiers d’art.
Attachés à faire un usage raisonné des ressources mais aussi soucieux de la qualité des matériaux qui leur servent à la conception d’objets qui ont du sens et sont faits pour durer, les ateliers d’art sont en effet exemplaires dans la réinvention de leurs pratiques.
Du choix de la matière première au recyclage des déchets, en passant par le mode de production et le circuit de commercialisation, la prise en compte des enjeux environnementaux est partie intégrante du processus créatif.
Maîtrisant l’impact environnemental d’une production en pièces uniques et premiers acteurs d’une économie de proximité, les professionnels de métiers d’art sont plus que jamais porteurs d’un modèle d’avenir, répondant aux aspirations d’aujourd’hui et à la nécessité de préserver le monde de demain.
Delphine Lescuyer, mosaïste
Elle a fondé en 2011 l’atelier Anis et Céladon et y développe une approche personnelle du décor et de l’objet. Souvent inspiré de la nature et des motifs textiles, son travail de création à partir de tesselles de verre et de céramique, est une recherche permanente d’harmonie et d’une expression intemporelle qui s’accorde à la durabilité des mosaïques. La sobriété, la revalorisation, le souci de l’empreinte environnementale font partie de son geste d’artisane, intimement liés à son univers sensible.
Delphine Lescuyer a été élue administratrice d’Ateliers d’Art de France en octobre 2022.
Mathisse Dalstein, ébéniste
À partir d’un concept de valorisation de la matière obsolète, il propose des créations uniques qui questionnent et stimulent notre perception cognitive et esthétique. Là où la matière est pensée comme rebut ; elle devient chez lui, source d’inspiration. Pièces de mobilier, installations, sculptures ou encore actions collaboratives... ses projets communiquent et s’entremêlent, dans une démarche à la fois créative, esthétique et éthique.
Après 7 années d’études au cours desquelles il a obtenu successivement un CAP et un bac professionnel en ébénisterie, puis une mise à niveau en arts appliqués et un DMA option ébénisterie, il monte son entreprise Ad HOC créations Mathisse Dalstein en tant que designer indépendant et s’installe à Papeete, Tahiti. A son retour en métropole en 2016, il crée son entreprise « Mathisse Dalstein » pour développer ses activités de création. Il entame notamment une collaboration avec l’association Emmaüs et crée en 2017 l’atelier « Emmaüs UP.
Héloïse Levieux – Antoine Bourel, Tapissière d’ameublement, et Feutrier
Au sein de notre entreprise de métiers d'art, nous unissons nos savoir-faire de Tapissier d’Ameublement et de Feutrier pour développer et produire des objets du quotidien en feutre de laine qui nous ressemblent, avec un goût profond pour des choses simples et bien confectionnées.
C’est en Bretagne, entre Terre et Mer que sont installés nos ateliers. Fabriquées en pièce unique ou en petites séries, nos créations sont conçues avec une conscience écologique qui correspond à nos valeurs. La laine est celle de moutons élevés en éco-pâturages sur les îles du Golfe du Morbihan. Ce mode d’élevage extensif garantit une laine de qualité.
Aucun agent chimique n’intervient dans la vie des animaux, ni vaccins, ni pesticides. Il est très important pour nous de valoriser le travail des éleveurs-bergers qui sont à l’origine de la fibre. De plus, travailler une laine de qualité revient également à mettre en avant une pratique qui maintient des biodiversités, entretient le littoral et les espaces protégés et offre une dynamique agricole et sociale dans les zones reculées.
Claire Hazart, Directrice du Jardin des métiers d’Art et du Design – JAD
Claire Hazart, directrice du projet du JAD, Jardin des métiers d'Art et du Design, prendra la parole pour présenter l'engagement de l'équipement culturel sur les enjeux environnementaux. Par essence lieu d’hybridation au plus près des problématiques contemporaines les plus critiques, le JAD entend en effet contribuer à la réflexion autour des préoccupations environnementales actuelles et agir en faveur de l'élaboration et de la mise en lumière des solutions naissantes et existantes. Cet engagement se traduit notamment dans sa programmation culturelle et dans la mise en relation des artisans des métiers d’art et designers résidant au JAD avec le champ de la recherche, de l’innovation, et la facilitation des approches collaboratives permettant de générer des solutions à ces questions (produits, processus, …). En effet, les créateurs du JAD, eux aussi, ont à cœur de développer par l'innovation et la collaboration une pratique de l'artisanat d'art et du design plus respectueuse de l'environnement. L'exposition « Sempervirens, objets désirables pour un monde durable » ouverte le 17 janvier et qui s'est clôturée le 14 mai dernier, a constitué un moment fort de cet engagement, qui constituera un fil rouge de la programmation à venir.