Le Banquet porté par la toute nouvelle Association d’Histoire de l’Art des Outremers, instaure un dialogue artistique sans précédent entre deux territoires ultramarins séparés par les kilomètres et les mers : les Antilles et la Polynésie françaises. Cette action redonne voix aux artistes de ces îles, jusqu’alors peu reconnus en métropole, comme le pionnier Georges Coran, véritable figure des arts décoratifs du XXe siècle, et la nouvelle génération d’artistes, comme les duos Dach&Zephyr, actifs entre la Guadeloupe et Paris, et Hinatea Colombani, Moeava Meder et Miriama Bono, défenseurs habiles du tapa polynésien.
Au travers d’une sélection d’artistes provenant de l’Océan Pacifique et de la mer des Caraïbes, la posture adoptée entend mettre en lumière l’ancrage historique, social et culturel des pratiques artistiques au sein des territoires ultramarins français, trop peu étudiés en histoire de l’art.
Les cinq artistes-créateurs ici présentés illustrent par leurs parcours et leurs créations la diversité des enjeux de l’Histoire de l’Art des Outre-mer :
Le premier artiste, Georges Coran est né en Martinique en 1927. Il est diplômé de l'École des arts appliqués de Fort-de-France et de l'École Boulle à Paris. Ses créations excellent dans le domaine des arts appliqués et de la peinture sur tissu célébrant les figures antillaises.
Le jeune duo Dach&Zephyr, diplômé de l’Ecole des arts décoratifs de Paris et conversant entre Guadeloupe et région parisienne, réalise de saisissants objets-sculptures, mémoires de l’esclavage et du marronnage.
Du côté du Pacifique, Hinatea Colombani questionne le tapa, cette étoffe végétale héritage d’un savoir-faire séculaire mis à mal par les affres des premiers contacts et projetée dans une démarche résolument contemporaine.
Enfin, Miriama Bono questionne également les fibres végétales pour en détourner les codes et les usages au profit de créations uniques et déroutantes.
