Ce n’est pas la première participation pour le Québec, qui a déjà participé au Banquet en 2019, qu’est-ce que cela a apporté au Québec

Thierry Plante-Dubé, directeur général de la Maison des Métiers d’Art du Québec : La toute première présence du Québec, c’était lors de l’édition 2019 du Banquet. Le projet était alors porté par la Maison des métiers d’art de Québec (MMAQ) et sous le commissariat de Kathy Ouellette, alors directrice du Centre Materia. La proposition de 2019 était déjà plutôt déjantée, proposant des créations qui questionnaient le principe de « matières nobles », tout en conservant les techniques et le savoir-faire au cœur de la création. Ainsi, des plastiques côtoyaient de l’argent, des pièces précieuses et de la céramique. Cette première présence fut riche pour la MMAQ, mais aussi pour les créatrices qui étaient présentes. Pour une rare fois, on se sentait au cœur d’une communauté internationale, en relation avec d’autres créateurs, des collectionneurs, des institutions, etc. Cette première présence a aussi permis de faire découvrir l’évènement Révélations auprès de nos instances politiques, mais aussi culturelles, et de démontrer qu’il y avait tout un réseau, tout un écosystème pour les métiers d’art, comme c’est le cas dans d’autres domaines. Les métiers d’art étant à la fois culture, éducation, économie et politique.

Le Québec s’illustre notamment avec deux îlots du Banquet, l’un centré sur la création contemporaine et l’autre sur les premières nations, quelle place le Québec accorde aux premières nations ?

Mike Patten, commissaire d’exposition du Banquet Québec Premières Nations : Le Québec est une province dont le patrimoine est riche en culture et en histoire. Il possède une longue tradition d'art et de littérature, y compris chez les Premières Nations.
Le Québec collabore depuis longtemps avec les peuples autochtones afin de préserver et de promouvoir leur culture, qui remonte à des milliers d'années. Le banquet est un parfait exemple de cet effort d'inclusion.

Quelles sont les finalités pour le Québec en tant que nation à l’honneur ? Qu’attendez-vous de cette édition de Révélations ?

Marie-Ève Castonguay : Cette participation permettra non seulement de positionner le Québec sur la scène internationale des métiers d’art, mais aussi de consolider la place des métiers d’art dans le milieu culturel québécois. En tant que commissaire, j’espère que la sélection d’œuvres qui seront présentées à Révélations saura entamer une réflexion sur la nature des métiers d’art et des arts matériels.

Thierry Plante-Dubé : Comme Marie-Ève Castonguay le souligne, il s’agit d’une occasion pour les créatrices et créateurs qui habitent le territoire québécois de souligner toute la vivacité et toute la modernité des arts matériels. C’est aussi l’occasion de nous affranchir de vieux préjugés, qui nous sont, à tort, encore accolés. Le Québec est bel et bien au 21e siècle, et les métiers d’art font partie intégrante de la modernité, ainsi que de la solution face aux crises sociales et climatiques que nous devrons affronter.

Julien Silvestre : La visibilité offerte au territoire à l’honneur engendre des retombées énormes, tant pour nos organisations comme le Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ) et la MMAQ, que pour les artistes et artisans qui y prennent part. C’est une occasion unique de réseautage et de ventes, qui permet d’assurer la diffusion de nos savoir-faire auprès de milliers de visiteurs dont le tiers de professionnels internationaux. Ainsi la finalité est double. D’une part, la biennale permet à nos artistes et nos travailleurs de se tenir à jour sur les pratiques, les innovations, les tendances du domaine. D’autre part, Révélations met de l’avant l’unicité, l’originalité et l’expertise des métiers d’art contemporains québécois et canadiens, qui contribuent à la résilience environnementale, sociale, et au développement intelligent de nos territoires.